Plan d’urgence : des milliards pour les entreprises, des miettes pour le peuple !

Le gouvernement vient d’annoncer que l’enveloppe du plan d’urgence mis en place dans le contexte de la lutte contre le Covid-19 allait passer de 45 à 110 milliards d’euros.

Une prime exceptionnelle pour les soignants, mais pas de revalorisation de salaire

Alors que les personnels hospitaliers se battent depuis des années pour des augmentations de salaires, le gouvernement vient d’annoncer une simple prime (entre 500 et 1500€ selon les cas). Le calcul du gouvernement est simple, et cynique : augmenter les salaires coûterait beaucoup plus cher qu’une simple prime, qui ne sera évidemment pas réitérée l’année prochaine. Et puis augmenter les salaires reviendrait pour le gouvernement à assumer la légitimité des revendications des personnels hospitaliers en lutte, ce qui inacceptable pour Macron et son gouvernement.

Quelques miettes pour les familles précaires

Macron l’avait annoncé lors de son allocution de lundi soir : une aide exceptionnelle est prévue pour les familles les plus modestes. Comme on pouvait s’y attendre, ce sera quelques miettes : 150€ par foyer pour les personnes au RSA, avec en plus 100€ par enfant. 100€ par enfant également pour les bénéficiaires de l’aide au logement. Autant dire que cela ne compense pas les petits boulots occasionnels, souvent non déclarés, que font beaucoup de personnes au RSA pour survivre. Si le gouvernement croit que ces quelques miettes suffiront à calmer la colère populaire, il se trompe complètement !

Une restructuration de l’hôpital public dont on ne connaît pas encore les contours

Le gouvernement a également annoncé que 20 milliards d’euros seraient destinés à un « effort historique en faveur de notre système sanitaire« . Si une partie de cette enveloppe sera destinée à acheter du matériel médical, nous ne connaissons pas encore les contours de la restructuration de l’hôpital public qui se prépare, mais une chose est certaine : sans lutte sociale intense, cette restructuration ne sera pas dans l’intérêt des masses populaires et du personnel soignant mais bien dans l’intérêt des capitalistes !

Pour les entreprises, de l’argent public en veux-tu, en voilà !

Pour ce qui est de la protection des intérêts des capitalistes, là le gouvernement sort le grand jeu en annonçant qu’il ne laissera aucune entreprise couler. Le gouvernement, qui prend déjà en charge le chômage partiel et ainsi compense une partie des pertes des entreprises, prévoit également des annulations de cotisations sociales dans certains secteurs. Cela signifie moins d’argent pour la CAF et la sécurité sociale, et ainsi moins de protection sociale pour les masses populaires… Mais pour l’État, le profit des capitalistes est bien évidemment plus important que les conditions de vie de la population. Le gouvernement a également annoncé qu’un « plan de relance de l’économie » serait mené une fois l’épidémie terminée. Celui-ci consistera très probablement en une importante dépense d’argent public en faveur des capitalistes. Privatisation des profits, mutualisation des pertes, voilà la logique de ce système !

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