Edito n°55 : l’État bourgeois, notre ennemi mortel

Dans 6 mois, ce sera la fin de 5 ans de Macron. Sauf, évidemment, s’il est réélu lors de la mascarade électorale qui s’annonce et fait déjà les gros titres de BFM, CNews… Que s’est-il passé pendant ces 5 ans ? L’État bourgeois, dont Macron est le chef, est-il resté stable ? Ou a-t-il au contraire connu des bouleversements ?

Pour répondre, il faut regarder en arrière. 2017 nous paraît bien loin ! Souvenez-vous ! A cette période, Macron se prétendait « progressiste », « social », même « écologiste » ! Il faisait des grandes interventions contre Trump et lançait des appels à la « start-up nation ». Et puis entre temps, il y a eu les Gilets Jaunes, la Loi Sécurité Globale, la Loi Séparatisme, les retraites, le chômage, le COVID… Darmanin, Le Maire, Castex et autres sont venus garnir le casting de « nos » ministres, jusque là composé de débris qui avaient quitté le vieux Parti Socialiste. Bref, personne ne croit à un Macron « progressiste » aujourd’hui.

Mais tout ça n’est pas une question de gouvernement. Macron en est justement la preuve : lui, venu de la « gauche », a tiré à lui la « droite » pour appliquer un programme dans la continuité de tous les politiciens français. Dés 2017, il avait par exemple annoncé vouloir faire rentrer l’État d’urgence dans la loi. Quant à son « ennemie », Marine Le Pen, les ministres de Macron se permettent même de lui dire qu’elle est « trop molle », comme Darmanin ce printemps.

Non, ce qu’il se passe en France nous rappelle la nature de l’État dans lequel nous vivons. C’est un État de la bourgeoisie, cette classe qui détient le pouvoir aujourd’hui, dont la tâche essentielle est d’assurer la domination bourgeoise sur le reste de la société, particulièrement le prolétariat qui compose la majorité de la population.

Cet État bourgeois se restructure face à la crise : il jette au feu le vernis « social » avec lequel il avait voulu enfumer le grand public. Il se renforce nettement à travers toutes les lois répressives, de surveillance, de contrôle et d’emprisonnement… Avec le COVID, cette dynamique s’accélère aux yeux de tout le monde.

On ne peut pas s’opposer à cette situation tout en voulant préserver l’État bourgeois. Ce serait comme vouloir le beurre et l’argent du beurre. Non, le seul moyen de l’enrayer, c’est de lutter contre cet État en général, de voir sa nature réactionnaire qui apparaît au grand jour à chaque fois que la façade de la « République Sociale » se craquelle. Nous parlerons dans ce numéro de tout cela : des réformes du gouvernement, des lois répressives, de ce qui se cache derrière les « aides » internationales, de ce que la révolution peut faire pour répondre à ces questions en France et partout dans le monde.

Les derniers instants du premier quinquennat de Macron nous rappellent plus que jamais cette vérité : l’État bourgeois ne sera jamais notre État, tout le pouvoir doit aller au prolétariat.

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