Un rebelle dans la révolution

Ce livre est le récit autobiographique écrit en 1929 par Max Hoelz, un militant communiste de gauche alors en exil en Union Soviétique. Cet ouvrage est d’une grande qualité et permet de suivre le parcours d’un homme qui, après avoir été soldat durant la 1ère guerre, passe du côté de la révolution quand il revient en Allemagne en 1918.

Max Hoelz va participer à d’innombrables grèves, coups de mains, actions d’expropriations révolutionnaires dans le centre de l’Allemagne, armant des paysans et des ouvriers, tentant de créer des conseils, s’opposant aux propriétaires terriens et aux patrons en les expropriant, etc. D’abord membre de l’USPD, il va rejoindre le KAPD (l’opposition de gauche au KPD) puis le KPD et continuera ses actions révolutionnaires. Ses actions lui vaudront d’ailleurs le surnom de « Robin des Bois rouge ».

Échappant plusieurs fois aux arrestations et à la prison, il sera jusqu’à son arrestation parti prenante des multiples insurrections du début des années 20 en Allemagne, que ce soit celle de la Ruhr contre le Putsch de Kapp, lors de l’action de Mars en 1921… Il sera finalement arrêté après bien des péripéties et condamné à perpétuité.

En 1928, il bénéficie avec d’autres militants d’une grâce de la part de la République de Weimar et s’en va en URSS. Là bas, il se trouve de plus en plus en désaccord avec la ligne officiel du Parti Communiste, ainsi que la ligne du Komintern. En 1932, dénonçant les conditions de vies de la classe ouvrière soviétique, il s’enferme dans l’hôtel Lux du Comintern et menace de se faire sauter la cervelle si le NKVD essayait de le ruser. Il meurt en le 15 Septembre 1933 près de Gorki, lors d’un accident de bateau, bateau qui devait le reconduire en Allemagne. Pour certains, le NKVD aurait éliminé un élément jugé incontrôlable. Comme le notera Pacio Ignacio Taibo II dans son ouvrage traitant de plusieurs révolutionnaires, « Max Hölz a été considéré comme un dangereux aventurier par les sociaux-démocrates, comme un irresponsable et un traître par les communistes officiels, comme un anarchiste par les communistes de gauche et comme un léniniste par les anarchistes. »

Dans sa biographie, Max Hoelz souligne deux faits importants, le premier étant que le manque de soutien de la part du KAPD et le manque d’unité des différents groupes révolutionnaires ont été la principale cause des échecs révolutionnaires en Allemagne, chaque organisation préférant utiliser les sommes d’argents récoltées pour faire sa propre propagande. Le manque de stratégie a finalement causé la perte du potentiel révolutionnaire des années 20.

Le deuxième point est que Max Hoelz fera son autocritique suite à son comportement et ses agissements, comme par exemple les attentats sur des maires, l’organisation de bandes armées et de « groupes d’expropriations », jugeant que ces actions n’étaient que peu ou pas comprises par l’essentiel de la population et ne permettaient pas de faire comprendre aux masses le sens réel du combat des communistes.

Un ouvrage indispensable pour se plonger dans l’ambiance révolutionnaire de l’Allemagne des années 20 et essayer d’en connaître les tenants et les aboutissants par un révolutionnaire qui a vécu ces événements.

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