« Il faut moins d’humains sur terre »

Avec l’accentuation de la crise écologique et encore plus depuis la pandémie, une thèse revient régulièrement, celle de la nécessité de réduire la population mondiale. Cette thèse ultra-réactionnaire est portée par différents courant, de l’extrême droite à l’extrême gauche.

Pourquoi est elle ultra-réactionnaire ?

En premier elle est anti-scientifique, elle nie la transition démographique qu’est entrain de vivre l’humanité. La croissance de l’humanité décélère depuis les années 50, où elle avait atteint son pic de 2%. Les démographes dans les années 60 et 70 ont du revoir à la baisse leurs données sur l’Asie et l’Amérique du Sud car le taux de fécondité à baissé plus rapidement que prévu. Le Brésil aujourd’hui a un taux de fécondité inférieur aux USA et à l’Etat français. Il est déjà évident que la population mondiale atteindra les 10 milliards en 2100 car l’Afrique va connaître son grand rattrapage. Mais même sur le continent africain la situation peu changer, cela dépendra de son développement. De plus, si nous regardons de plus prêt déjà des pays connaissent leurs transition démographique. Tôt ou tard tous les pays connaîtrons ce phénomène. Même si certains pays connaissent une augmentation du taux de fécondité (très faible au demeurant), il ne reviendra jamais au même niveau que dans les années 50.

En second, cette théorie est a fond génocidaire. Car même si demain l’humanité avait un taux de fécondité de 1,6 comme en Europe, il restera toujours l’inertie démographique. C’est à dire que les gens sont déjà nés, et quoi qu’il arrive, ils vont faire des enfants. Les impérialistes ont lancé de nombreuses campagnes de planning familiale pour réduire les populations des pays dominées. ONG, agences gouvernementales, scientifiques réactionnaires, associations au service de l’impérialisme, ont insufflé cette idée que le problème, c’était la population et non le système économique.

Quand nous parlons de génocide, ce n’est pas une vue de l’esprit. En exemple, les impérialistes US et le gouvernement fasciste de Fujimori ont stérilisé 331 000 femmes indigènes et 25 000 vasectomies hommes, dans les zones quechuas, base de la guerre populaire communiste dirigée par le Parti communiste du Pérou. L’Inde, avec le soutien de l’impérialisme a stérilisé 6,5 millions d’Indiennes dans les années 70. D’autres pays ont mené cette politique afin de réduire numériquement les masses populaires, à même de renverser le système d’exploitation, dans les zones particulièrement rebelles. Les femmes sont bien sur les premières victimes de ces politiques génocidaires. Mais même avec ces politiques, dignes du nazisme, la population n’a pas diminué donc si on suit la logique de ces décroissant de la démographie, il faudrait une gigantesque extermination de population. Ce qui nous amène au vrai fond du problème qui est, comme toujours, politique.

Le problème de l’humanité n’est ni la démographie, ni l’écologie, mais le capitalisme qui bride le développement des forces productives et en général le développement de l’humanité de manière harmonieuse. Nous avons clairement tous les savoirs scientifiques pour développer une civilisation de 10 milliards d’être humain qui respecterait la biosphère. Nous produisons, aujourd’hui, l’équivalent de 4500 calories par personne et par jour c’est deux fois plus que les besoins de 7 milliards d’être humain.

La production de CO2 par tête : certains polluent plus avec moins d’habitants.

C’est à dire qu’aujourd’hui sans détruire d’autres écosystèmes on pourrait nourrir 14 milliards d’être humain. Mais la réalité c’est que dans le monde il y a près d’un milliard de personnes souffrant de sous-alimentation. Deux milliards de plus sont mal nourries. En parallèle, on dénombre 1,3 milliard d’individus en surpoids ou obèses. Comme partout, c’est l’impérialisme qui domine l’agriculture mondiale, 4 monopoles détiennent la quasi totalité du commerce de céréale dans le monde, trois américaines et une française1. Imaginons demain une civilisation planifiée et dirigée par les intérêts de tous les être humains et pas par le profit, alors il serait simple de faire rimer vie humaine et biosphère. C’est politique, et c’est pour cela que c’est nié, par tous les opportunistes qui voudraient, au fond, continuer à vivre de la même manière sans devoir remettre en jeu leur mode de vie.

Si les écologistes et autres réactionnaires étaient logiques avec eux même il faudrait drastiquement réduire la population des USA et de l’Europe qui sont de loin les plus gros pollueurs du monde. A bon entendeur !

1 soit Archer Daniels Midland (ADM), Bunge, Cargill et Louis Dreyfus.

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