Peut-on être riche sans être un exploiteur ?

Nous avions déjà, précédemment, partagé un article, expliquant ce qu’est un cadre, un ouvrier, un patron. Nous continuons cette série de vulgarisation en tentant, par des cas pratiques, d’expliquer l’économie politique marxiste. Nous continuons donc cette série avec cette deuxième question, pour laquelle nous souhaitons apporter une réponse claire et concise.

Une interrogation revient souvent dans les masses : comment font certaines personnes pour – semble t-il – être riche sans exploiter personne : journalistes, sportifs, parieurs… visiblement, eux n’exploitent aucun travailleur. On pourrait presque élargir cela aux traders, financiers, mais il semble évident à la morale populaire que leur argent vient de notre sueur. Pour autant, quelle différence fondamentale avec un sportif ou un journaliste ?

Pour répondre à cette question, il faut revenir à ce qu’est la valeur d’une marchandise. Il s’agit, finalement, du temps de travail incorporé dans la marchandise. Personne ne veut échanger son temps contre un temps inéquitable ; l’acheteur se présente sur le marché avec quelque chose qui « condense » son temps de travail dans une marchandise, et l’échange contre une autre égale. Les deux marchandises sont égales car elles représentent la même quantité de travail, et sont différentes car elles ne représentent pas la même utilité. Bien sûr, il faut prendre ces temps « en moyenne », l’acheteur ne se posant pas la question de l’habileté du vendeur.

Cette valeur peut être produite par la force de travail, elle même une marchandise, qui consomme donc un temps de travail pour être produite et reproduite chaque jour : il s’agit d’une marchandise comme les autres, vendue sur le marché. Mais cette marchandise produit de la valeur. Si il faut 4h pour reproduire la force de travail, et que l’on en travail 8h, il y à production d’une valeur de 4h de travail global en plus.

Il faut comprendre que lorsque l’on produit une valeur d’usage, une marchandise, cette marchandise accumule la valeur de tout le travail de toute la chaine de production. Elle «vole » la valeur de la machine qui l’a produite, du temps de transport, du camion, etc. Si un camion peut porter en moyenne 10 tonnes sur 100km dans son existence, chaque tonne portée sur 100km « volera » 1/100e de la valeur du camion.

Pour prendre l’exemple d’un footballeur, rémunéré plusieurs centaines de milliers d’euro, il n’a pas produit cette valeur. On peut penser qu’il à produit une valeur marchande : sa capacité à jouer les matchs, qui se matérialise par des heures de travail, d’entrainement. Dans tout ça se condense la valeur des centres d’entrainement, des stades, construits par des ouvriers ; des maillots, du réseau permettant de diffuser les matchs, donc de l’énergie produite pour ça. Au bout de la chaine, le footballeur récupère toute cette valeur extorquée aux ouvriers. Il n’est pas un simple travailleur, répondant à une pseudo loi de l’offre et de la demande ; où le talent serait très rare, il est dans une position de bourgeois exploitant toute une chaine de production. Bien sûr, beaucoup de footballeurs ne gagne pas du tout des sommes folles et ne sont rémunérés qu’à hauteur de survie, l’analyse pourrait donc être très différente.

L’idée est de comprendre, ici, que toute la richesse viens du travail, et que cette richesse, extorquée au prolétariat, est redistribuée par différents mécanismes à la bourgeoisie. Ces derniers ne sautent pas forcément aux yeux ; mais dans les millions des Ronaldo, Neymar ou Messi, il y à la sueur et le sang des ouvriers.

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