Un été de désastres écologiques

Feux de forêts, marée noire, canicules, pesticides destructeurs ré-autorisés… L’été 2020 est une fois de plus placé sous le signe de la destruction de la planète.

C’est désormais devenu une habitude : chaque année, l’été est marqué par une série de désastres environnementaux, chaque année, l’été est également la saison au cours de laquelle des milliards d’êtres humains expérimentent violemment les conséquences du changement climatique. Cet été 2020 ne fait bien-sûr pas exception à la règle.

Une recrudescence importante des feux de forêts

Changement climatique et sécheresse obligent, les feux de forêts sont de plus en plus fréquents. Cet été, ils ont été particulièrement violents au sein de l’État français, notamment dans le sud-est, à Martigues, mais également au Pays-Basque, à Anglet. Bien évidemment, l’État français est loin d’être le seul touché. Des feux importants ont eu lieu en Grèce, au Portugal ou encore dans la forêt amazonienne où les feux ont augmenté en juillet de 28% par rapport au même mois l’année passée. En Sibérie, les incendies ont également fait des dégâts considérables. Accentués par le réchauffement climatique qui a causé des températures records dans la région, les feux ont en effet détruit plus de 21 millions d’hectares de forêt en Russie depuis le début de l’année. D’un point de vue environnemental, ces incendies, qui sont en grande partie la conséquence de la destruction de la planète par le système capitaliste, ont des conséquences dramatiques : ils tuent des millions d’arbres, détruisent des écosystèmes entiers et tuent des centaines de milliers d’animaux sauvages. Les fumées provoquées contribuent également à dégrader la qualité de l’air et les brasiers réchauffent l’environnement.

Bien-sûr, nombre de gouvernements refusent de lutter contre ces incendies. Ainsi, le gouvernement russe a comme politique de ne pas intervenir contre les incendies touchant les zones reculées de Sibérie. Pour ce qui est du Brésil, les incendies arrangent bien souvent les affaires de grands propriétaires terriens et d’entreprises désireuses de déforester afin de pouvoir planter du soja qui servira en suite à nourrir du bétail et permettra à des multinationales d’amasser des milliards d’euros de chiffre d’affaire.

Au large de l’Île Maurice, une marée noire menace le récif corallien

Le 25 juillet dernier, un navire de marchandise japonais s’est échoué au large de l’Île Maurice. Depuis cette date, 1000 tonnes d’hydrocarbure se sont déversées dans l’Océan Indien, ce qui menace un récif corallien tout proche ainsi que les zones humides abritant une importante biodiversité. Malgré la mobilisation des masses populaires de l’Île pour nettoyer les plages afin d’atténuer la destruction de l’environnement causée par la marée noire, les conséquences sont d’ores et déjà visibles, et l’eau bleue turquoise vire désormais au noir. Pire, le navire menace de se briser à tout moment, ce qui entraînerait le déversement des 3000 tonnes d’hydrocarbures restantes dans l’Océan.

Bien-sûr, cette catastrophe illustre une fois de plus la façon dont le système capitaliste détruit la planète. Pour les entreprises de transport, qu’importe la sécurité, qu’importe la préservation de la planète, tout ce qui compte c’est le profit, et un fabricant de navire mettra toujours la priorité au fait de faire des économies dans la fabrication du bateau plutôt qu’au fait d’en construire un, plus coûteux, permettant d’éviter ce type de catastrophe. Cette nouvelle catastrophe est également la conséquence de la volonté capitaliste de toujours plus produire et échanger de marchandises afin d’accroître toujours plus le profit. La conséquence est bien évidemment des dizaines de milliers de navires polluants dans les Océans, des centaines de milliers d’avions dans le ciel qui quotidiennement rejettent des produits polluants et contribuent à la destruction de la planète. Tout cela est une conséquence de l’absence de planification de la production dans le cadre du système capitaliste : chaque entreprise essaye de produire le plus possible de marchandises pour un coût minimal, et ce peu importe si les marchandises en question sont utiles ou de bonne qualité, car l’important est de vendre, d’écouler des produits et de générer des bénéfices, au détriment des travailleurs, mais également de la planète.

Comme chaque été désormais, des canicules en série

Même quelqu’un de moins de 30 ans peut désormais le remarquer : les canicules sont de plus en plus fréquentes. Désormais, il y en a chaque été, et comme souvent, les pics de chaleur sont également accompagnés de pics de pollution. Dans les grandes villes, le béton emmagasine la chaleur et l’air est irrespirable. Bien souvent, ce sont les habitants des quartiers prolétariens, en banlieue, qui subissent le plus durement la canicule, depuis des appartements non climatisés dans des quartiers bétonnés. Les ouvriers, qui sont nombreux à vivre dans ces quartiers, passent leurs journées dans des usines, dans des ateliers ou sur des chantiers où il fait souvent encore plus chaud que dehors à l’ombre, alors, chaque année, des ouvriers meurent des conséquences de la canicule. De même, on entend souvent parler des personnes âgées comme victimes de l’augmentation des températures, mais il est évident qu’il y a une importante inégalité entre les vieux bourgeois qui vivent dans des grandes maisons avec piscine et climatisation et les ouvriers à la retraite, abimés par une vie de travail, galérant souvent à finir le mois du fait de leur toute petite retraite et vivant généralement dans des quartiers de banlieue.

Les canicules à répétition sont une des conséquences visibles du changement climatique. Elles nous font subir des températures qui, d’ici quelques décennies, deviendront des normales de saison si nous n’empêchons pas le système capitaliste de détruire l’environnement.

Les néonicotinoïdes, pesticides tueurs d’abeilles, à nouveau autorisés par le gouvernement de l’État français

Alors qu’ils étaient interdits depuis plusieurs années, les néonicotinoïdes ont été à nouveau autorisés par le gouvernement jusqu’en 2023 dans le cadre de la culture des betteraves. C’est le lobby de l’industrie du sucre qui a fait pression sur le gouvernement pour que ce dangereux pesticide puisse à nouveau être utilisé dans le cadre de la production de betteraves. La raison invoquée ? Une épidémie de jaunisse qui détruit les champs de betteraves et anéantie les récoltes. Alors, aux grands maux, les grands remèdes… En tout cas, c’est ce que pense le lobby du sucre qui n’a pas trouvé mieux que de demander la ré-autorisation d’un pesticide nocif qui tue des abeilles par centaines de milliers.

Bien-sûr, la logique derrière cela est encore une fois celle du profit. Le sucre est une denrée qui rapporte énormément d’argent à des grands monopoles. Sa consommation a considérablement augmenté au cours du dernier siècle, et les industriels n’hésitent pas à en mettre dans de plus en plus de produits afin d’écouler toujours plus de stocks, mais également afin de renforcer l’addiction de milliards de consommateurs. Alors, pour les industriels, qui gagnent toujours plus d’argent au détriment des droits des travailleurs, de l’environnement, mais aussi de notre santé, lorsqu »une épidémie de jaunisse affecte les betteraves sucrières, il faut agir vite afin de minimiser les pertes. Bien-sûr, l’industrie du sucre instrumentalise le sort des agriculteurs afin d’influencer l’opinion publique, mais il est évident que derrière ce sort des agriculteurs, c’est bel et bien le profit des industriels du secteur qui est en jeu, ces mêmes industriels qui depuis des années font pression sur les agriculteurs afin de leur acheter leurs récoltes pour des sommes dérisoires.

Une solution : la révolution prolétarienne et le renversement du capitalisme

Bien-sûr, il n’y a pas de solution à la crise environnementale dans le cadre du système capitaliste, car c’est précisément ce système, en visant à toujours plus produire et distribuer de marchandises, en priorisant le profit sur la protection de la planète, en mettant en concurrence les grandes entreprises les unes avec les autres, qui détruit la planète. Seule une révolution prolétarienne et la mise en place d’un système socialiste dans lequel les travailleurs auront le pouvoir permettra de changer les choses et de produire dans le respect de la planète, car seul un système socialiste permettra de débarrasser la production de l’exigence de profits, seul moyen de mettre la priorité à la protection de l’environnement, mais également seul moyen pour protéger les intérêts des masses populaires, à commencer par les droits des travailleurs.

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