Provocation reactionnaire contre les paysans en lutte au Brésil

Le vieux système semi-colonial et semi féodal brésilien craque de toutes parts sous le poids de ses contradictions. L’ultra-réactionnaire Bolsonaro et sa clique de propriétaires terriens, de capitalistes, de militaires, de politicards serviles savent que le Brésil est une bombe à retardement. Leur but est de tenter de désamorcer, ou plutôt, de ralentir le plus possible le dénouement inévitable : l’irruption des masses pour la conquête du pouvoir.

La clique réactionnaire, valet de l’impérialisme US, sait pertinemment que la contradiction aujourd’hui principale au Brésil est l’accaparation par une minorité de la terre qui laisse une grande fraction des masses paysannes sans terre. La crise impérialiste accentue la pression sur les paysans pauvres car les propriétaires terriens ont toujours plus besoin de produire pour maintenir leurs profits. L’agriculture brésilienne est peu productive, et donc les latifundios doivent étendre leurs dominations en chassant les paysans (et peuples autochtones), et en dévastant les forêts.Mais la réaction entraîne la résistance, et les paysans pauvres sans terre s’organisent pour conquérir la terre pour pouvoir vivre dignement. La Liga dos Camponeses Pobres – LCP (Ligue des Paysans Pauvres) est aujourd’hui le fer de lance de la résistance paysanne. Elle lutte, non pas pour une pseudo réforme agraire, mais pour la révolution agraire, c’est à dire la destruction du Latifundio. C’est aujourd’hui le cœur de la révolution brésilienne. C’est de cette contradiction que va naître le nouveau Brésil. A la différence des réformistes, troskystes, anarchistes etc, la classe dominante brésilienne l’a complètement intégré. Souvenons-nous que le coup d’etat militaire de ‘64, qui établit 25 ans de dictature militaire, était en lien direct avec l’organisation massive des paysans et le risque d’une réforme agraire gouvernementale poussée par les masses.

C’est pour ces raisons que le gouvernement est en train de tenter de déclencher une campagne pour tenter de criminaliser les paysans et la LCP. Le 3 octobre, un agent de la police militaire a été assassiné dans l’état de Rondônia, zone où la LCP est particulièrement implantée. Suite à cet assassinat, la police militaire a commencé à attaquer les paysans qui occupent des terres dans cette zone (Le « camp Tiago » ou « acampamento Tiago » notamment).

La presse réactionnaire locale (Rondoniagora) s’est emparée de ce fait pour mener une campagne mensongère pour justifier la criminalisation, cache-sexe de l’extermination. Elle écrit, sans preuves, que ce serait des paysans armés de la LCP qui auraient tué le policier. Ce policier, avec d’autres collègues, aurait été attaqué lors d’une partie de pêche par une supposée bande armée. Un policier aurait été tué et les autres auraient été torturés avant d’être relâchés. Leur voiture et leurs papiers auraient été brûlées. Apparemment, d’autres policiers aurait été aussi attaqués dans la région. Ces policiers étaient-ils vraiment en train de pêcher ? Ou aurions-nous plutôt affaire à des règlements de compte dans la police militaire, qui très souvent agit comme un gang mafieux ? Ce qui est sûr, c’est que ces événements ont permis de déclencher une campagne de criminalisation et d’attaquer les paysans en lutte. Les paysans de la zone affirment qu’ils n’ont rien à voir avec ces événements et sont prêt à discuter.

En réaction à ces événements, le gouvernement a déjà envoyé 60 hommes des forces spéciales, avec un hélicoptère pour récupérer le corps et les autres policiers blessés, et pour arrêter les assassins qui, d’après eux, font partie de la LCP.Le 5 octobre, Bolsonaro, le président du Brésil, n’a pas manqué de poster une vidéo de la LCP sur son twitter avec comme commentaire : « J’ai mon avis, et vous ? » ce qui augure une campagne nationale contre la LCP.

Toute personne qui se proclame véritablement démocrate doit soutenir la LCP et les paysans en lutte contre l’État génocidaire brésilien. Nous suivrons de très près l’évolution de la situation au Brésil et nous vous en tiendrons informé.

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