Jussieu : grève des ouvrières et ouvriers du nettoyage

Depuis le 14 septembre, les salariés de la société de nettoyage Arc-en-ciel sont en grève à Paris 6. Les raisons sont simples : Arc-en-ciel, qui a pris le sous-contrat de nettoyage au début de l’année fait vivre des conditions de travail inhumaines et invivables.

Un agent de la société, avec 12 ans de service, nous raconte: « Arc en Ciel ne paye pas les heures supplémentaires- plus de 1200 selon une représentante du collectif nettoyage de la CGT, encore plus non majorées. Ils signent des contrats antidatés. Ils diminuent les contributions patronales à la retraite et changent les horaires des salariés sans les consulter. La charge de travail est abusive; par exemple, une agente âgée de 60 ans doit nettoyer 160 toilettes en 4 heures. Arc en Ciel veut une situation encore pire- de nombreux travailleurs en CDD n’ont pas eu de renouvèlement de leur contrat, et donc c’est a ceux qui restent de faire leur travail ! En plus de cela, il y a un non-respect total pour le personnel. A une réunion en Juillet, un responsable d’exploitation a menacé les salariés, disant « qu’il avait un chien dressé pour les Arabes et les Africains ». »

Face a ça, il y n’a qu’une option : la grève !

Les salariés revendiquent : aucun changement d’horaires ou de poste, pas de licenciement, pas d’augmentation de la charge de travail, le paiement des heures non-payées ou non majorées, la fourniture de produits à la hauteur des besoins, sains et non allergisants, la réembauche des CDD non-renouvelés en CDI, et le départ du responsable raciste (ceci a été obtenue le cinquième jour de grève).

Cette grève, unanime de la part de salariés, compte maintenant le soutien de nombreux syndicats et organisations politiques, comme nous l’avons constaté au rassemblement le 21 septembre. Plusieurs laboratoires ont rédigé des motions de soutien à la grève, et Michel, un syndicaliste à la CGT nous confirme que l’administration de la faculté a aussi demandé que Arc en Ciel négocie avec ses salariés.

Malheureusement, ces conditions minables sont communes. La CGT a Jussieu a porté plainte contre Labrenne, le sous-traitant qui a précédé Arc en Ciel, pour des congés impayés. Nous devons mettre fin a la sous-traitance pour des fonctions essentielles (dont le nettoyage des locaux fait clairement partie) pour riposter contre la casse de l’enseignement supérieur ! Car si les facultés traitent avec des sociétés comme Arc en Ciel, c’est pour économiser. La sous-traitance dispense l’université d’employer du personnel titulaire propre a l’éducation nationale, soumis au règlement intérieur de l’enseignement supérieur et non seulement au code du travail. Dans un appel d’offre, des organismes publiques sont contraints de choisir l’option la moins chère, donc ils choisissent Arc en Ciel, qui promet des services très peu chers et pour cause : leurs bas prix se font sur le dos de salariés !

Dans le contexte actuel, les abus des sous-traitants continueront, car c’est beaucoup plus compliqué de lutter lorsque l’on est pas rattaché directement à un employeur ou à la structure dans laquelle on travaille. Cela permet d’exiger des charges plus lourdes et de l’exploitation plus intense. La crise du système demande des économies et de l’austérité. Pour se prolonger, le capital détruira toute solidarité sociale. Déjà, l’enseignement supérieur et la recherche sont de plus en plus précarisés par la contractualisation de rôles anciennement titulaires et la mise en concurrence de laboratoires pour des financements de projet. Cette tendance est a la hausse, comme elle l’est dans la société en général. Il est nécessaire de changer intégralement la société afin de l’enrayer.

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