Les prisonniers politiques et la « démocratie » européenne

Les médias occidentaux ne cessent de dénoncer l’incarcération d’opposants politiques dans les pays rivaux de l’OTAN, avec par exemple l’affaire Navalny en Russie. Cependant, bien que ces incarcérations soient scandaleuses, il serait plus judicieux de s’intéresser aux prisonniers politiques dans nos pays qui se revendiquent de la « démocratie ».

Certains de ces prisonniers politiques sont déjà médiatisés (par exemple Julian Assange), bien que pas assez. Mais nous allons ici nous intéresser à quelques uns de ces prisonniers, dont deux qui sont des plus récents et des plus méconnus.

Tout d’abord, parlons d’Özgül Emre. Cette journaliste révolutionnaire turque est arrêtée et placée en garde à vue de manière arbitraire et illégale le 16 mai 2022 (soit deux jours avant la publication de cet article), en Allemagne. Le jour d’après, elle est envoyée à la prison de Rohrbach JVA où elle est placée en isolement, cela sans même avoir eu le droit à un procès. Elle a commencé une grève de la faim.

Ihsan Cibelik, lui aussi turc, est musicien et membre du groupe de musique révolutionnaire Grup Yorum. Il a été arrêté dans la nuit du 17 au 18 mai 2022, sous les coups de la police allemande, alors qu’il revenait d’un rendez-vous médical en France. Sa femme évoque la présence de traces sur son bras, que la police écrasait pendant son arrestation et signale également des marques sur les poignets, dûes aux menottes fortement serrées. La perquisition de son domicile a duré plus de quatre heures, avant qu’Ihsan Cibelik soit emmené et emprisonné à Karlsruhe. Lui aussi a commencé une grève de la faim.

Le point commun de ces deux personnes ? Mise à part leur nationalité, ils sont tous les deux révolutionnaires et proches d’Avrupa DEV-GENÇ (Jeunesse révolutionnaire de Turquie), d’idéologie marxiste-léniniste.

Özgül Emre et Ihsan Cibelik ne sont pas les seules victimes de ces emprisonnement arbitraire. En Turquie, nous pouvons aussi prendre l’exemple de Sibel Balaç et de Gökhan Yildirim, qui sont en grève de la faim depuis plus de 150 jours, ou alors Ali Osman Köse, à qui on refuse l’accès aux soins malgré son cancer. Mais ces victimes du régime d’Erdogan n’intéressent guère les pays membres de l’OTAN, dont fait partie la Turquie.

L’Allemagne et la Turquie ne font pas exception puisque même en France, le « pays de la liberté », nous avons des prisonniers politiques. George Abdallah en est un exemple des plus flagrants. D’origine libanaise, George Abdallah rejoint le FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine), d’idéologie marxiste-léniniste. Il est arrêté arbitrairement le 24 octobre 1984 à Lyon, puis est condamné à quatre ans de prison pour détention d’armes en 1986. En mars 1987, il est de nouveau condamné pour l’assassinat d’un officier du Mossad et d’un colonel américain : les services de renseignement français ont prétendu avoir trouvé l’arme du crime chez George Abdallah. Il n’y a aucune vraie preuve contre lui, mais le gouvernement français continue à l’enfermer… bien qu’il soit libérable depuis 1999. Cela fait de lui le plus ancien prisonnier politique d’Europe.

L’Union Européenne et l’OTAN prônent la liberté d’expression, mais la réprime dès que celle-ci menace leurs intérêts impérialistes.

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