La situation des apprentis en France

L’esclavage a en théorie été aboli en 1848 en France. Mais qu’en est-il vraiment ?

Si la bourgeoisie ne peut plus profiter de main d’œuvre gratuite, il existe en réalité des alternatives afin d’exploiter des hommes et femmes pour leur profit. Par exemple, dans les pays soumis à l’impérialisme, les travailleurs ne possèdent que peu ou pas de droits et la bourgeoisie en profite pour faire du profit. Ainsi, le continent africain, bien qu’il soit le continent le plus riche en ressources, a le taux de pauvreté le plus élevé au monde.

Cependant, d’autres « stratégies » sont utilisées par la bourgeoisie (ou même par la petite-bourgeoisie) afin d’exploiter le prolétariat local, et cela avec le soutien assumé et officiel de l’État français. Un de ces stratagèmes s’appelle l’apprentissage, qui peut prendre plusieurs formes, avec par exemple le Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP). Bien que cela paraisse être une bonne chose pour les apprentis qui apprennent alors un métier qui leur permettra de trouver du travail plus tard, ce type de contrat les condamne en réalité à être exploités et volés par leur patron.

Certes, la condition des apprentis varie selon les professions exercées et le ressenti de chacun, mais une grande part des apprentis exerçant un métier manuel ont des conditions de travail compliquées et un travail physique inadapté à leur âge.

Pour comprendre comment se passe leur quotidien, nous avons parlé avec un apprenti de 16 ans qui fait son apprentissage dans un garage Ford. Il porte des charges qui ne sont pas adaptées à son âge (ces charges sont des pneus qui peuvent peser jusqu’à 40-45 kg) et sa santé est menacée par son travail à tel point que ses mains paraissent être celles d’un homme de 60 ans.

Lors d’un accident de travail pendant lequel un démonte-pneu est tombé sur son crâne, il n’a eu le droit qu’à un seul jour d’arrêt de travail.

De plus, il ne peut pas faire autant de pauses que ses collègues, n’a aucun répit dans son travail, tout cela pour un salaire d’un peu plus de 400€ par mois. Son chef gagne des milliers d’euros par mois par son exploitation, en partie grâce aux aides de l’État, qui encouragent les entreprises à exploiter des apprentis. Voici ce que dit le Ministère du Travail : « Pour les entreprises, l’aide couvre 100 % du salaire d’un apprenti de moins de 21 ans ». Autrement dit, les apprentis sont de la main d’œuvre gratuite qui permettent aux bourgeois de faire un surprofit colossal.

Il suffit de faire le calcul du surprofit que fait le patron de l’adolescent interrogé : en une journée de travail, l’apprenti a produit 12 changement de pneus qui valent chacun 14,99€, une révision qui vaut environ 400€ (ce qui de plus est supérieur à ce que doivent payer les clients dans beaucoup d’autres garages), et un montage 4 roues (~60€)

Cela donne 12×14,99 + 400 + 60 = 639,88 € (ce chiffre n’est cependant pas précis)

Cela avec presque aucune consommation intermédiaire – mise à part peut-être quelques changements de filtres lors de la révision de la voiture.

Le chef d’entreprise a donc volé plus de 600€ à son apprenti en un jour. C’est un surprofit énorme, que les patrons ne pourraient obtenir avec le système salarial habituel et sans ce vol soutenu et encouragé par l’État dont la nature bourgeoise apparaît d’autant plus. clairement. L’apprenti a finalement démissionné en raison des dégâts physiques et moraux que son travail lui causait.

Cette exploitation est tellement lucrative qu’entre 2017 et 2021 le nombre de contrats d’apprentissage dans le secteur privé a été multiplié par 2,4, d’après le Ministère du Travail.

La présence d’adolescents sur les lieux de travail peut parfois être fatale. Par exemple, un élève de 14 ans en stage d’observation en classe de 3ème, sur un chantier près de Nantes, est mort suite à l’effondrement d’un mur.

De plus, nous observons que les apprentis en CAP ont été pour la majorité des élèves en échec scolaire ou en situation de handicap. Ainsi, d’après le Ministère de l’Éducation, 65% des apprentis en CAP sont issus de sections SEGPA, ULIS ou IME. Autre chose intéressante : d’après le Ministère de l’Éducation, en 2017, « le niveau de vie des élèves de Segpa est relativement faible : 75 % appartiennent aux 30 % des familles les moins aisées » et 17,4% d’entre eux sont issus de l’immigration. Nous observons ainsi que la majorité des élèves en CAP proviennent de milieux défavorisés.

Le système éducatif condamne les élèves issus des classes inférieures à l’impossibilité de s’émanciper de leurs conditions et à être exploités toute leur vie.

Seul un système socialiste où les travailleurs possèdent les moyens de production peut arrêter l’exploitation du prolétariat par la bourgeoisie, et son établissement ne peut passer que par la révolution. En attendant celle-ci, nous devons faire en sorte que les travailleurs prennent conscience de leur propres conditions et qu’ils s’unissent au lieu de se battre entre eux pour des raisons ethniques ou sociétales.

L’exploitation des adolescents est déjà bien réelle et  Emmanuel Macron souhaite étendre cette exploitation, avec son projet de faire travailler les enfants en alternance dès 12 ans !

À quand le retour du travail des enfants en France ?

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