La répression se poursuit en Iran. Le mouvement né suite à la mort de Mahsa Amini, il y a 4 mois, est puni dans le sang1. Ce sont les plus pauvres qui en payent le plus durement le prix. Car les médias bourgeois aiment bien parler d’artistes ou de sportives connues arrêtées, mais celles-ci font partie des « privilégiées » : le régime iranien ne les traite pas de la même manière que les femmes prolétaires. En janvier, l’actrice Taraneh Aldousti a été libérée de la prison d’Evin (…après avoir versé l’équivalent de 25 000 € de caution, car elle pouvait se le permettre !), sans voile, le sourire aux lèvres, accueillie par ses amis du cinéma. Pendant ce temps-là, quatre pauvres étaient exécutés par le régime : Mohsen Shekari, 23 ans, garçon de café à Téhéran ; Majid Reza Raznavard, 23 ans, sans emploi2 ; Seyyed Mohammad Hosseini, 39 ans, ouvrier ; Mehdi Karami, 22 ans, fils d’un vendeur de mouchoirs à la sauvette. Autre exemple avec une vidéo devenue virale, où on voit des femmes se balader tranquillement dans un grand centre commercial à Téhéran, sans voile et sans être réprimées. Si cette vidéo a pu être perçue comme un signe de changement positif en Iran, en réalité, elle montre le privilège des plus riches : dans les quartiers populaires, les pauvres continuent à être réprimés sans pitié. Déjà en 2019, les jeunes des masses populaires avaient affronté les forces du régime lors de violentes manifestations3. Le reste de l’Iran les avait ignorés, et leur soulèvement s’était éteint en 3 semaines, la police et l’armée ayant tué 1500 personnes. Les masses iraniennes sont puissantes et l’impitoyable répression qu’elles subissent ne sont que le reflet de la menace qu’elles représentent.
1 On compte plus de 500 morts parmi les manifestant·e·s et l’arrestation de 16 000 autres.
2 Majid Reza Raznavard a été pendu publiquement à une grue à Macchad, au nord-est de l’Iran.
3 À l’époque, c’était contre la hausse des prix de l’énergie.
