Carrefour : récit d’une lutte

Carrefour : récit d’une lutte

Deux ans. La troupe de Macron veut nous rajouter deux ans de travail, deux années de torture pendant lesquelles nous trimerons comme des chiens pour ne gagner que quelques euros en plus.

Le gouvernement Macron et les grands patrons voient dans cette réforme le moyen de nous exploiter plus, pendant pus longtemps et pour moins chère ! Toujours plus de travail pour nous et toujours plus de bénéfices pour eux !

Nous en avons assez, assez d’être méprisés et exploités, assez d’être ridiculisés et opprimés, assez d’être humiliés par le gouvernement et le patronat ! Deux ans de plus à se casser le dos, à se lever à pas d’heure pour un salaire de misère. Deux ans de plus à être traîner dans la boue, dans l’espoir de peut-être connaître la retraite.

Face à cette nouvelle réforme anti-populaire, allant à l’encontre de l’intérêt des travailleurs et travailleuses, nous ne pouvons pas rester inactifs, simples spectateurs de la destruction de nos droits pour la satisfaction des intérêts de la bourgeoisie. Il est de notre devoir de se révolter contre cette réforme assassine ! Il est de notre devoir de nous organiser pour faire trembler le gouvernement ! Il est de notre devoir de bloquer la France !

C’est alors qu’au Carrefour Market de Villejean-Kennedy (Rennes), un temps de lutte a été organisé le matin du 7 mars, date de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, suivant cet appel :

Caissiers et caissières, manutentionnaires, réceptionnistes, jeunes alternants et contrats étudiants : Rejoignez la lutte contre la réforme des retraites !

Nous sommes arrivés à 8h30, heure d’ouverture à la clientèle, devant le magasin habillés de gilets jaunes avec de la musique et des pancartes. Nous avons diffusés des tracts aux passants mais nous ressentions comme un manque, nous ressentions que l’action était extrêmement limité. La visibilité était pour nous secondaire, ce que nous voulions réellement c’était toucher nos collègues qui vivent la même exploitation que nous, qui ressentent cette réforme comme une nouvelle insulte envers nous. C’est alors qu’on a pris la décision d’aller tracter directement à l’intérieur du magasin malgré le fait que cela soit illégal.

L’accueil de la part des autres collègues était mitigé : certains exprimés un agacement pendant que d’autres exprimés du soutien et de la solidarité. C’est normal, nous partons faibles pour arriver forts. Mais l’action a vite pris fin quand le patron est arrivé sur ses grands chevaux comme n’importe quel bourgeois venant faire la morale a ses employés. Il nous a invité à quitter le magasin en nous accusant de vouloir le désorganiser tout en disant que de toute façon la retraite, nous ne l’aurions jamais. Facile à dire pour quelqu’un qui étouffe et réprime la lutte pour protéger ses intérêts !

Frustrés de s’être fait dégager de notre magasin, frustrés de s’être fait mépriser et infantiliser par un patron, nous avons voulu assumer la lutte, assumer la confrontation et arrêter de baisser les yeux et de se faire marcher dessus. Il nous accuse de vouloir désorganiser le magasin ? Montrons-lui qu’on en a les moyens. Nous avons alors décidé de bloquer l’entrée pendant seulement 5 minutes en formant un barrage filtrant.

Quelques minutes à peine après le début du blocage, le patron fait son retour plus remonté que lors du tractage. Sa colère n’était que l’expression d’un échec de sa part, celui de nous faire reculer. Une dispute éclate à l’entrée du magasin et se conclut par l’arrivée d’une quinzaine de CRS appelés par le magasin lui-même. Une quinzaine de CRS pour une dizaine de personnes devant. Certains ont été violemment claqués contre le mur du Carrefour. Le patron cow-boy avait fait appel aux chiens de gardes du capital.

Deux jours après, le patron demande a avoir une discussion avec moi. Déçu de mon comportement, il me demande si j’ai toujours envie de travailler et si j’aime Carrefour. Envie de travailler ? Bien sûr que j’ai toujours envie de travailler, toujours envie de me lever à 5h pour toucher 950e en travaillant 35h. Aimer Carrefour ? Bien sûr que j’aime Carrefour, un grand groupe impérialiste, premier employeur privé en France qui exploite le prolétariat de l’État français et nos frères et sœurs de classes dans le monde.

Malgré notre faible nombre, malgré la répression policière et les stratégies vicieuses du patronat, nous ne baisserons jamais les bras ! La lutte est longue et dure mais nous avons raison de nous révolter contre la réforme des retraites et contre un grand groupe impérialiste comme Carrefour ! Nous devons continuer à lutter pour organiser la grève générale et des piquets de grève dans tous les secteurs. Bloquons la France et faisons reculer la bourgeoisie !

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