Roc Rouge : histoires méconnues de la révolution chinoise

Roc Rouge : histoires méconnues de la révolution chinoise

Roc Rouge, ou Le Roc Rouge est un roman, publié dans les années 1960 en Chine et traduit en français dans les années 1980. Ses auteurs, Luo Guangbin et Yang Yiyan, sont des survivants des camps de concentration qui existaient en Chine dans les années 1940.

 

À cette époque, le gouvernement réactionnaire et pro-impérialistes américains du Parti Nationaliste emprisonnait les révolutionnaires et les rebelles qui luttaient pour un monde meilleur. Le livre raconte, avec beaucoup de détails tirés de l’expérience réelle, comment s’organisait la lutte dans la ville de Chongqing, une des plus grandes villes industrielles de Chine à l’époque. Mais il évoque aussi longuement comment les prisonniers des camps de concentration et des prisons spéciales menaient la résistance.

Couverture originale de Roc Rouge, publié par la China Youth Publishing House en 1961.

Au milieu de ces descriptions de la situation politique chinoise, Roc Rouge propose une véritable histoire d’agents secrets, où les révolutionnaires s’opposent à l’état-major réactionnaire qui veut les capturer et les exécuter. Il faut recommander le livre aux amateurs d’espionnage ou même de livres policiers ! Scènes de guérilla, rebondissements, trahisons, ce sont des personnages profonds qui racontent une histoire importante mais méconnue : celle de la lutte révolutionnaire qui était menée en Chine dans les villes.

La révolution chinoise a totalement suivi la voie d’entourer les villes par la campagne entre la Longue Marche (1934) et la victoire (1949), grâce à la mobilisation des paysans et particulièrement des paysans pauvres. Pourtant, il ne faut pas oublier qu’il y a toujours eu du travail politique dans les villes ! Dans les usines, les universités et les quartiers, l’agitation révolutionnaire avait lieu. Et le gouvernement réactionnaire ne reculait devant rien pour la supprimer.

Roc Rouge se situe entre le 1er janvier 1948 et la toute fin de l’année 1949, juste avant la victoire de la révolution dans tout le pays en décembre. C’est le moment de tous les dangers. Chongqing est une ville sombre, pleine de pièges, d’espions et où les prolétaires sont en effervescence. Ils produisent des armes sales qui servent sur le front contre les révolutionnaires, et ils n’en peuvent plus.

Dans le livre, plusieurs des héros sont directement inspirés de personnages réels. L’héroïne la plus remarquable est Sœur Jiang, allias Jiang Zhuyun. Cette fille de marin, qui avait rejoint le Parti Communiste en 1939, a accompli beaucoup de missions clandestines et, en 1948, elle part mener des guérillas à la montagne suite à la mort de son mari. Elle est ensuite arrêtée, et enfermée au camp de concentration de Zhazidong, où elle sera torturée et tuée. Dans une lettre qu’elle a envoyé hors du camp, elle écrit : « Les tortures sont de trop petites choses pour les communistes. Les tiges de bambou sont faites de bambou, mais la volonté des communistes est faite de fer et d’acier. »

Le roman raconte avec passion et minutie ces tranches d’histoire révolutionnaire. Malheureusement, il reste difficile à trouver en français de nos jours. De la même manière, l’opéra filmé intitulé Soeur Jiang est introuvable. Les lectrices et lecteurs qui ont de la patience pourront chercher des versions en langue anglaise sur internet, ou bien un exemplaire en français dans les librairies d’occasion et autres revendeurs.

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