NUPES : la fin annoncée d’une alliance électorale opportuniste

NUPES : la fin annoncée d’une alliance électorale opportuniste

Tout a vacillé pour la gauche parlementaire française. La NUPES prend l’eau. Elle avait été créée pour les élections législatives de 2022 entre le Parti Socialiste, les Écologistes, la France Insoumise et le Parti Communiste Français. Déjà à l’époque, elle avait échoué dans son projet : porter Mélenchon au poste de Premier ministre de Macron.

Mais aujourd’hui, après 1 an et demi d’existence, qu’a-t-elle apporté ?

En cherchant des justifications pour le maintien de cette « union », tous les partis de la gauche bourgeoise ont passé 2022 et 2023 à dire que « ce n’est pas seulement une alliance électorale » mais bien une réponse à l’aspiration profonde du « peuple de gauche » (qui est-ce ?) à l’unité.

Pourtant, à chaque fois que ça coince, c’est quand la question électorale est abordée. Les élections européennes se profilent. Pour nous, la plupart des masses, ces élections sont inintéressantes, inutiles. En 2019, près de 25 millions de personnes s’étaient abstenues ou avaient voté blanc ou nul.

Mais pour les partis politiques bourgeois, c’est une aubaine ! Les 13 députés européens écolos rapportent de l’argent et du prestige politique à Europe Écologie : les deux derniers candidats à la présidentielle du parti, Eva Joly en 2012 et Yannick Jadot en 2022, ont tous les deux été députés européens plus de 10 ans. Et c’est pareil pour chaque parti, à l’exception du PCF qui n’a pas d’élus suite à sa campagne catastrophique en 2019 qui l’a vu finir proche du Parti Animaliste qui avait des chats et des poussins sur ses affiches.

Les écologistes se sentent favorisés par les élections européennes, tout comme les socialistes, car ceux qui votent sont surtout des petits bourgeois urbains, leur électorat. Le PCF, qui usurpe encore le nom de communiste, veut faire subsister son appareil en présentant ses propres candidats sans se liquider dans une alliance. Quant à la FI, Mélenchon vend désormais son livre et le « mouvement » se sent en position de force pour imposer sa volonté et son programme.

Alors évidemment, comment pourrait-on s’attendre à un accord électoral là où chacun pense avoir sa chance en solo ? La base de la NUPES vole en éclat, et cela mène à des manigances et complots : Manuel Bompard, le coordinateur de la France Insoumise, envoie une lettre à ses « partenaires » en guise de coup de pression à destination du PCF, qui joue à son propre jeu pour préparer 2027. Le PCF crie à l’intox, et tous les plateaux télés en parlent. Puis le PCF annonce ensuite « acter la fin » de la NUPES, et le PS se déchire sur le même sujet à la mi-octobre. Une belle tambouille pour les guignols.

Ceci dit, 5,8 millions de personnes avaient voté NUPES en 2022. Cela montre que les illusions à propos du réformisme et du parlementarisme bourgeois existent encore. Mais le bilan de la NUPES est édifiant : 0 gouvernement, 0 mesure, 0 accord de programme, 1 000 embrouilles et magouilles politiciennes. Et sans aucun doute, comme Hollande, comme Mitterrand, ils auraient trahi les espoirs mis en eux s’ils avaient réussi à se hisser au sommet de l’État bourgeois. Malheureusement, ils n’en sont que les rouages, qui font tourner la machine.

L’éclatement programmé de la NUPES, ou sa chute dans une alliance encore plus infondée, avec des rafistolages opportunistes ici et là jusqu’à 2027, peut servir à toutes et tous les révolutionnaires à convaincre leurs proches, collègues et voisins à ne pas faire confiance aux experts de la trahison, qu’ils se nomment Tondelier, Roussel, Ruffin ou Mélenchon.

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