Paris : le tagueur nazi prend 6 mois de sursis

Christian P., 65 ans, pré-retraité du Conseiller Départemental des Yvelines, était sur le banc des accusés ce week-end. Ce conseiller financier (sic) avait été arrêté à Versailles pris en flagrant délit de tag dans le RER C.

Des tags comme « Juden Raus » (« Juifs dehors », slogan nazi), de nombreuses croix gammées… Christian P. admet être l’auteur d’une cinquantaine de tags similaires. Lors de son procès, il n’a pas hésité à dire « j’ai vu ça aux Gilets Jaunes » pour justifier son acte et ne pas admettre ses opinions politiques.

Comme la plupart des fascistes lorsque la justice les confronte, il plaide le « coup de folie » et l’ignorance. Pour les dégradations qu’il a commis, il a donc écopé de 6 mois de prison avec sursis. Les médias bourgeois n’ont pas hésité à utiliser une rhétorique dégueulasse sur cette histoire, soulignant que l’accusé avait un casier judiciaire vierge et se trouvait « au milieu de la ribambelle de jeunes délinquants et de cas sociaux, voleurs de sacs, détenteurs d’armes et dealers de drogue multirécidivistes, qui font le quotidien des comparutions immédiates au tribunal correctionnel de Paris » (Le Monde 03/03/19).

La justice et les médias bourgeois font toujours cette distinction dans ces cas : il y aurait d’un côté la racaille des quartiers, habituée des tribunaux, généralement accusée, et de l’autre les « accidents », les « coups de folie » de la part de bourgeois grisonnants, conseillers financiers pour l’Etat, qui n’ont rien à faire là.

Si Christian P. avait été un jeune de quartier issu d’une famille prolétaire immigrée, lirait-on des absurdités comme « Christian P., casier judiciaire vierge, jurait un peu [au tribunal] avec ses tempes grisonnantes et le veston bleu qu’il porte habituellement au conseil départemental des Yvelines » (Le Monde 03/03/19) ou « Avec son épouse retraitée, leur revenu mensuel de 5 000 euros, un enfant handicapé à charge, Christian P. ne voyait pas le bout du tunnel. » (Le Point 02/03/19) ?

Alors que tant de membres de notre classe prennent des peines élevées pour avoir juste voulu survivre, alors que les tribunaux assènent des temps de prison ferme de plus en plus long à celles et ceux qui se révoltent, la justice bourgeoise protège des « Christian P. »! Elle ne révèle pas leur identité et laisse les médias chroniquer leur histoire avec la larme à l’œil.

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