RATP : blocage du dépôt d’Aubervilliers par les grévistes

Le matin du 7 janvier 2020, aux alentours du dépôt de la Haie Coq à Aubervilliers, l’air est bon. On ne croirait pas être en janvier, à 4h30 du matin, plus d’un mois après le début du piquet de grève ici. Des braseros brûlent aux coins de la route, et un barnum permet d’abriter les valeureuses et valeureux grévistes, un peu de thé, de café et de jus.

Pourtant, ce qui tenait chaud à tout le monde, ce n’était pas forcément l’air de janvier, mais plutôt la présence massive de plus de 150 personnes pour soutenir les grévistes et bloquer le dépôt. A Auber, où on bloque depuis décembre, on connait bien la rengaine : quelles entrées bloquer, où se procurer les poubelles, quel tour effectuer pour être certain qu’aucun bus ne sorte, quel petit chef va appeler la police en premier…

Rapidement, en moins de 10 minutes après la tentative de sortie d’un premier bus, tout est bouclé. Une voiture de patrouille passe, ralentit mais ne s’arrête pas : impuissante… Il est 5h et le blocage vient de commencer.

Après 6h, les CRS arrivent : ça fait déjà 30 minutes que la maîtrise, qui n’en mène pas large, et les quelques flics du commissariat, qui ne font pas les fiers, discutent en catimini armes au poing. A la vue de la milice au pas, les grévistes et toutes les personnes présentes se rassemblent. La sono commence à jouer la Marche Impériale de Star Wars.

Quelques dizaines de minutes après, les CRS posent un ultimatum aux grévistes : 3 bus sortent. La ligne de CRS en profite, marche sur les personnes qui bloquent : des syndicalistes, des ouvrières et ouvriers, des personnes âgées se font violemment pousser à coup de bouclier et menace de matraques. Le dépôt est partiellement débloqué, il ne retrouvera la normale que plusieurs heures plus tard.

Alors qu’est-ce que ce blocage ? Une victoire pour les flics ? Une preuve que leur équipement nous contraint à reculer ? Non ; ce matin à Aubervilliers, l’important c’était l’unité à la base entre travailleurs pour la grève et l’union des prolétaires. Que les grévistes de la Haie Coq voient que personne ne les laissera se faire mettre en conseil de discipline pour grève, que personne ne les laissera tomber lorsqu’ils appellent au blocage. Cette union là a eu lieu et a désigné des ennemis clairs : la bourgeoisie, et ses laquais comme au dépôt le 7 janvier : la police et les chiens des patrons.

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