Le Bureau des Légendes : saison 5

Ces dernières semaines, on a plusieurs fois entendu que la saison 5 du Bureau des légendes serait retardée par la mise en place du confinement, mais elle a finalement été mise en ligne le 6 avril, comme prévu.

La série suit les aventures du « Bureau des Légendes », la cellule des agents secrets de la Direction Générale des Services Exterieurs (DGSE). Chaque saison comporte 10 épisodes d’une heure, où l’on suit principalement l’agent Guillaume Debailly dit « Malotru » (Mathieu Kassovitz), qui revient d’une mission en Syrie longue de six ans, et ne parvient par à couper avec son ancienne « légende », à revenir totalement à sa véritable identité.

Si elle suit des policiers, des agents secrets, avec un « mental d’acier » et des capacités assez exceptionnelles pour la mise en scène, la série ne tombe pas dans l’héroïsation des personnages et de leur rôle de flics.

Finalement, elle décrit assez finement les contradictions entre pays impérialistes, le pourquoi du comment de l’intervention « sur le terrain », et les dessous assez sombres des guerres et des luttes d’influence. Elle montre que, malgré les alliances et les accords, les impérialistes restent en lutte constante les uns contre les autres. La série, française et élaborée en collaboration avec la réelle DGSE, met forcément en scène les héros face à d’autres impérialistes : agents américains, russes… Dans la confrontation avec ces agents « alliés » ou « ennemis », on perçoit les relations entre Etats impérialistes. Par exemple, les services russes sont présentés comme sans scrupules, là où la DGSE est sensée être plus « modérée ». Dans la réalité, et c’est ce qui est montré dans la série, la DGSE se donne le droit de tuer, le droit d’assassiner, le droit de vie ou de mort, tant que cela sert les intérêts de l’impérialisme français.

La série a un second intérêt, c’est de prendre, en particulier dans les premières saisons, les masses à témoin : on suit particulièrement un jeune djihadiste, en voyant les réactions de ses proches restés au quartier. Tout est assez fin, sans misérabilisme, sans concessions et sans pitié : la série se veut le plus réaliste possible. On voit aussi l’intervention de l’impérialisme français dans plusieurs pays (Algérie, Syrie, Irak…) et de son effet sur les masses de ces pays.

Et, finalement, selon plusieurs témoignages d’anciens agents, si les traits sont grossis pour les besoins scénaristiques (Malotru reste plusieurs années en mission, ce qui est en réalité impossible ; les agents passent beaucoup de temps « sur le terrain », alors qu’en réalité ils prennent beaucoup moins de risque et se basent plus sur des informateurs, etc…), la série est globalement fidèle à la réalité de la DGSE.

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