Les communistes et le premier mai

Pour une grande partie de la gauche, les choses sont fixes, immobiles. On se réfère à des « valeurs » déconnectés de toute réalité, des « principes » immuables. Le premier mai fait parti de cette gauche fossilisée : le premier mai doit être une « démonstration de force », avant tout numérique. Il faut être le plus nombreux possibles. Il n’est plus question, lors du premier mai, de lier les détachements avancés aux larges masses. Le premier mai est devenu un mode quasi-électoral.

Pour autant, le premier mai reste une grande date, un symbole du mouvement ouvrier, du mouvement communiste et de la révolution prolétarienne mondiale. Ne pas célébrer le premier mai, ne pas en faire une date importante permettant d’organiser les masses populaires, c’est capituler. Mais célébrer le premier mai sur Facebook, avec juste pour but de faire croire qu’énormément de gens ont « marché », c’est capituler aussi.

Le mouvement ouvrier révolutionnaire s’est toujours adapté aux conditions concrètes. Lors de l’occupation nazi, par exemple, les conditions concrètes étaient très différentes des années démocratiques – le premier mai n’a pas été célébré de la même façon. Des petits groupes militants étaient bien plus adaptés, des manifestations éclaires, etc. Mais pour ça, il faut une solide organisation révolutionnaire, même numériquement modeste, implantée dans le peuple, dans la classe. Sinon, on ne peut pas être créatifs et s’adapter à la réalité – ou alors, c’est une « adaptation » dans la forme, mais en réalité c’est une soumission à la bourgeoisie. Aujourd’hui, s’adapter, c’est se préparer à une longue crise sanitaire et économique, c’est préparer la riposte aux violences policières, aux offensives patronales, c’est préparer le peuple à la révolution, dans un cadre complètement différent.


Il n’y a pas toujours eu de défilés le premier mai. Mais il y a toujours eu une volonté. Les révolutionnaires se sont toujours saisis du premier mai. Voilà pourquoi nous sortons un numéro spécial premier mai : parce que beaucoup de gens attendent une parole militante, organisée et combative le premier mai. Nous ne pouvons pas manifester ? Alors organisons notre immeuble, démarchons nos voisins. Profitons du 2 mai pour faire de la propagande aux collègues, montrer en quoi l’organisation est nécessaire aux collègues. Profitons-en pour montrer que ce qui importe, c’est d’organiser les masses populaires, en particulier la classe ouvrière.

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