« Le déconfinement, c’est le quotidien du travail, les petits plaisirs de la vie en moins »

Depuis ce lundi 11 mai, le territoire de l’État français n’est plus confiné. Après 55 jours de quarantaine, nous pouvons à nouveau sortir de chez nous sans attestation. Mais, alors que l’épidémie est loin d’être terminée, c’est bien pour relancer l’économie que le gouvernement met fin au confinement.

Nous pouvons constater aujourd’hui que dans tous les pays où le confinement a pris fin, l’épidémie est en train de repartir, le nombre de cas augmente à nouveau et les mesures barrières ne suffisent pas à stopper la propagation du virus. Il y a fort à parier qu’il se passe la même chose d’ici quelques jours au sein de l’État français. Mais peu importe pour le gouvernement et les capitalistes, il faut remettre les ouvriers au travail, il faut que les usines et les commerces rouvrent, car les capitalistes ne tolèrent plus de perdre du profit. Il faut donc relancer la production coûte que coûte. C’est aussi pour ça que de nombreuses écoles s’apprêtent à rouvrir, pour que les enfants aillent en classe et que les parents puissent ainsi retourner au travail pour produire les marchandises qui permettent à la bourgeoisie de faire du profit.

Pour autant, force est de constater que les « gestes barrière » sensés nous protéger ne sont pas toujours appliqués, et pas toujours applicables. La ligne 13 du métro parisien, la ligne des travailleurs qui dessert de nombreux quartiers ouvriers, était bondée ce matin car les ouvriers n’ont pas le choix que d’aller travailler. Le port du masque est obligatoire dans les transports en commun, mais il n’est pas toujours facile de s’en procurer un. Le gouvernement a affirmé qu’à partir du 11 mai il n’y aurait pas de pénurie, et pourtant il faut faire une dizaine de pharmacies avant d’en trouver un, et plutôt cher d’ailleurs car, selon le gouvernement, plafonner les prix des masques reviendrait à « brider l’innovation ». Quant aux distributions gratuites dans les transports, c’est au petit bonheur la chance : si on tombe sur un point de distribution, tant mieux, sinon tant pis. Et c’est la même chose pour le gel hydroalcoolique.

Dans de nombreux départements, les parcs et jardins restent fermés. Partout sur le territoire de l’État français, les déplacements à plus de 100Km sont interdits, les rassemblements de plus de dix personnes également. Ces mesures ont certes une efficacité relative dans la lutte contre le virus, mais couplées au déconfinement et au retour au travail, elles font surtout que le déconfinement, c’est le quotidien du travail, les petits plaisirs de la vie en moins, et le risque de se faire contaminer au boulot en plus. Une perspective bien sombre qui devrait durer plusieurs mois.

Face à cela, nous devons nous battre pour que les activités non essentielles soient mises à l’arrêt, nous devons nous battre pour que des masques et du gel hydroalcoolique soient fournis gratuitement à toutes et à tous afin de nous protéger collectivement. Nous devons aussi nous battre contre le démantèlement de l’hôpital public qui dure depuis plusieurs décennies et qui fait que les services de réanimation risquent à nouveau la saturation en cas de deuxième vague épidémique.

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