Luxfer : une lutte prolongée à un tournant

L’usine Luxfer à Gerzat (à 20 minutes de Clermont-Ferrand en Auvergne) est devenu le symbole du combat des prolétaires contre le capitalisme, la bourgeoisie et l’Etat Bourgeois français.

L’usine Luxfer est une usine qui depuis 1939 produisait des bouteilles en aluminium de haute qualité permettant de stocker du gaz médical, de l’oxygène et des appareils respiratoires, entre autres.

Fleuron dans son domaine, Luxfer, ses ouvriers et ouvrières connaîssent une lente descente aux enfers depuis 2012, soit l’entrée en bourse de l’usine. Les coupes dans les investissements vont s’enchainer et des grands groupes comme Blackrock vont acheter des parts de l’usine. L’objectif est donc de rentabiliser au maximum et non plus de fournir un travail de qualité.

Malgré un carnet de commande plein et une augmentation des ventes de 11 pourcents prévue pour la période 2019/2021, en novembre 2018 la nouvelle va tomber… L’usine ferme totalement et tous les salariés sont licenciés. Le motif invoqué : la compétitivité. Bien entendu, les services de Muriel Pénicaud, en bons serviteurs de la bourgeoisie, valident sans problème ce plan social.

Malgré de nombreux recours et solutions proposés par les ouvriers de Luxfer et leurs soutiens, tels que la recherche de repreneurs ou encore un plan valide pour gérer en coopérative l’usine, rien n’y fait.

Dans leur indécence coutumière des grands groupes financiers, le groupe anglais propriétaire de Luxfer, face aux grèves et occupations de l’usine de la part des ouvriers, a voulu raser le site avec des bulldozers, et ce malgré le risque connu de propager de l’amiante dans la nappe phréatique présente aux abords du site. Face à ce risque, les ouvriers et ouvrières ainsi que leurs soutiens ont eu une attitude mémorable et digne de la classe ouvrière. Grace à leur ténacité, leurs barricades, leur occupation d’usine et leur solidarité, ces derniers ont réussi à annuler cette folie.

Nouveau tournant dans le destin de l’usine, la crise du Covid 19 ! En effet Luxfer demeurait et demeure la seule usine en Europe capable de produire des bouteilles d’oxygène ainsi que des respirateurs. Face à cette crise, les ouvriers étaient prêt à  reprendre le travail immédiatement. Le 12 mars 2020, Emmanuel Macron déclare : « Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie, au fond à d’autres, est une folie ». Une lueur d’espoir renait alors pour qui croit aux promesses. Lueur bien vite éteinte car l’Etat français et le gouvernement d’Emmanuel Macron, fidèles à eux-mêmes n’ont rien entrepris de concret pour ré-ouvrir l’usine alors même que des milliers d’individus décédaient à cause du Covid 19 et des insuffisances des institutions publiques de santé en France et dans l’Europe entière. Aujourd’hui encore, alors que la pandémie n’est pas terminée et que semble arriver la deuxième vague, l’usine reste fermée.

Malgré les revers incessants, les ouvriers de Luxfer ne baissent pas la tête et continuent le combat. Le 25 juin 2020 avait lieu un rassemblement de soutien devant les grilles de l’usine à l’appel des ouvriers et de la CGT. Plusieurs syndicats tel que la CGT ou des partis politiques de Gauche comme le PS et la FI étaient présent. Des organisations réellement révolutionnaires étaient également présentes comme les Jeunes Révolutionnaires qui suivent et s’investissent dans ce combat depuis de nombreux mois. Cette journée fut l’occasion pour la Gauche traditionnelle d’affirmer leur soutien et d’énoncer le fait qu’ils allaient déposer des projets de loi demandant la nationalisation de l’usine, projets qu’ils déposèrent effectivement. Bien que ces demandes soient louables et justes, elles s’effectuent dans le cadre des regles du système et ont donc peu de chances d’aboutir. Il est important de comprendre et d’assimiler le fait que les victoires ne peuvent venir que de nous-mêmes, des masses et du prolétariat et non des politiques ou de l’Etat ! Les différents partis politiques au pouvoir depuis des dizaines d’années ne sont que les pantins des multinationales et de la finance. Il convient donc de changer le système sur le fond et non juste sur la forme en votant tous les cinq ans. Le seul espoir pour le prolétariat est de s’organiser autour d’un parti, et, armé de l’idéologie, de la solidarité et de l’unité de classe, il pourra lutter à armes égales pour qu’aucune autre usine ne ferme dans le seul but de délocaliser pour enrichir toujours plus des multimillionnaires. Il pourra ainsi construire une société socialiste, ouvrant la voie au communisme.

La classe ouvrière relèvera la tête et le jour où elle s’unira, le capital tombera !

 

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