Le double aspect du refus du vaccin par les masses populaires

Le laboratoire Pfizer annonçait,, le 9 novembre, la mise en place d’un vaccin « efficace à 90% ». En même temps, le ministre de la santé russe annonçait, de son côté, la mise en place d’un vaccin efficace à… 92%. Ici, nous voyons l’aspect de concurrence entre les blocs impérialistes ; mais également entre les impérialistes eux mêmes, avec les promesses de certains pays de conserver le vaccin pour leur population. Le but est évidemment de pouvoir relancer, à marche forcée, l’économie, de ne plus avoir à arrêter certains secteurs productifs comme le commerce, ou les services comme les bars, les hôtels et les restaurants.

Cela permet aussi de ne pas investir dans les hôpitaux, de ne pas avoir à protéger les salariés les plus fragiles (protection déjà bien entamée avec le décret du 11 novembre en France).

Dans les masses, il y a également une défiance à l’égard des vaccins et plus généralement du secteur médical. Un des aspects à celà est l’hégémonie fasciste dans le peuple, dans la petite bourgeoisie en particulier (en dehors de la petite bourgeoisie employée par l’Etat). Le fascisme refuse la science, la rationnalité ; il romantise la science et la tord pour ses besoins. Les vaccins sont donc vus comme un « complot » pour « réguler la population » selon les thèses réactionnaires malthusiennes, pour implanter des puces, bref, une partie du « complot des élites », extérieures à la nation, pour détruire la nation de l’intérieur, niant les classes sociales et la domination d’une classe sur une autre au profit d’une vision de la nation contre les parasites apatrides.

Mais il y a également un autre aspect à cela.

Les masses populaires sont souvent confrontées à un corps médical extrèmement méprisant, en particulier les médecins et chirurgiens. Les femmes peuvent subir comme une violence de nombreux soins effectués par des hommes. L’accouchement ou l’avortement sont souvent violents pour les patientes. Le coût des soins, (si l’on cumule les pertes de salaire dû aux arrêts, les parts non remboursés, les franchises médicales, les déplacements) éloigne également les masses des soins : deux tiers de la population dit avoir renoncé à des soins à cause de difficultés financières.

Bref : entre les masses et la santé dite « gratuite » et souvent répressive, ce n’est pas le grand amour.

Le vaccin est souvent refusé, non pas pour des causes complotistes, mais par défiance légitime envers le « big-pharma », les monopoles médicaux, n’hésitant pas à créer des médicaments dangereux pour le profit. On se souvient bien sûr du scandale du médiator, ou encore les effets secondaires des pilules et implants contraceptifs, les problèmes dûs à certains vieux vaccins, etc. Dans une société où la polio, la rougeole, etc, ont plus ou moins disparu, le danger ne semble plus présent, et le refus d’une sous-médecine rend défiante les classes populaires.

Un vaccin en moins d’un an, c’est évidemment une prouesse, mais nous ne connaissons pas les effets secondaires de ce dernier. De plus, il faut aller plus vite, ne pas se faire distancer par les impérialismes rivaux. Et cela, même si tout n’est pas fait dans les règles, au détriment des vaccinés.

Marteler, pour le profit des gouvernants, l’obligation d’un vaccin, au lieu de strict mesures sanitaires, c’est pousser les masses au fascisme. Le rôle des communistes est de distinguer, dans le refus du vaccin, les idées justes des idées fausses et en faire une force matérielle au profit de la santé de tous et toutes.

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