Les masses kurdes ont raison de se révolter

Les masses kurdes ont raison de se révolter

Ce vendredi 23 décembre à la mi-journée William M., comme est surnommé par les médias ce terroriste français, a été déposé en voiture devant le centre culturel kurde Ahmet Kaya dans le dixième arrondissement de Paris. Le terroriste dégaine son arme et exécute Emine Kara, responsable du mouvement des femmes kurdes en France ; puis Mîr Perwer chanteur et militant kurde à qui s’ajoutent 6 blessés. Le tireur a ensuite poursuivi une troisième victime dans le restaurant voisin avant de se rendre à quelques numéros de là dans le salon de coiffure où il a été maîtrisé. Ce n’est qu’ensuite que les forces de l’ordre bourgeois procéderont paisiblement au désarmement et à l’arrestation du terroriste William M. dont l’identité est toujours protégée par l’État français et ses médias.

Rappelons qu’en 2022, on dénombre 19 exécutions perpétrées par la police au motif de « refus d’obtempérer » ou « menace au couteau » comme le détail le site Désarmons-les ; une appréciation du danger profondément raciste qui ne surprend plus personne, mais qui reste à souligner. William B. est depuis l’objet de toutes les tendresses que les médias bourgeois sont en capacité d’adresser publiquement : vieil homme perturbé, malheureuse victime d’un cambriolage en 2016 qui l’aurait traumatisé, victime aussi de la solitude et de la maladie mentale ; victime d’un manque de suivi psychologique durant sa peine de prison… On en passe, et de plus insultantes pour la communauté kurde comme pour l’intelligence des masses.

Ce qu’on retient, c’est que ce « William B. » est connu des masses pour avoir attaqué un camp de migrants au sabre en clamant haut et fort son idéologie raciste il y a seulement un an.

Après avoir organisé la venue de leur maître-chien Darmanin le jour de l’attaque, les flics s’en sont donné à cœur joie en attaquant les rassemblements commémoratifs de plein fouet à Paris, mais aussi à Marseille et dans d’autres villes comme La Rochelle où la solidarité s’était organisée en rassemblements. Le lendemain de l’attaque terroriste, c’est à nouveau une foule déterminée et combative qu’ont constitué la communauté kurde et les quelques (rare) soutiens militants solidaires sur la place de la République. Notre militante du comité local parisien de La Cause du peuple nous rapporte :

« Il y avait beaucoup de monde, différentes organisations et associations kurdes aux divergences politiques certaines, mais ici secondaires au fort sentiment de solidarité partagé. Les différents groupes scandent unanimement « sehid namirin » [rappelons-nous de nos martyrs] et toutes et tous savent et scandent l’implication directe et évidente du fascisme turc d’Erdogan à travers cette attaque. La direction politique du rassemblement en lui même reste faible, d’un côté la tribune applaudit les discours embarrassants d’hypocrisie et de démagogie des élus de la Mairie du Xe, pendant qu’un front se forme déjà en marge de la place pour percer la ligne des CRS et marcher vers Bastille. Au final, le rassemblement se montrera très combatif et efficace, mais désorganisé, ce qui permettra de tenir les CRS en respect, mais malheureusement pas d’emboîter le pas aux blocs disparates qui ont réussi à marcher vers Bastilles. En gros, la préfecture a accordé le droit d’écouter sagement les discours délirants des élus bourgeois sur la place de la République, et celles et ceux qui aspiraient à un droit de réellement manifester ont dû se battre, alors ils et elles l’ont fait. »

Si l’opinion publique s’est aussi spontanément opposée à la version officielle de l’attaque, qui défend l’idée d’un acte raciste isolé et désorganisé perpétré spontanément par un vieux monsieur seul ; c’est que les preuves dépassent de loin ce que les médias peuvent étouffer.

D’abord, bien que les différentes chaînes d’information publiques soient propriété de la même classe bourgeoise dirigeante ; elles sont secondairement en concurrence entre elles. A la course à l’exclusivité de l’information, BFMTV, CNEWS et compagnie ont rapidement perdu toute crédibilité dans le traitement de l’affaire : d’abord le vendredi était le jour privilégié des terroristes « à cause de la prière du vendredi » (BFMTV) puis virage à 360° à l’annonce de l’identité partielle du tireur. Il est blanc, il n’y aura donc pas de nom complet, de lieux de naissance et d’images de passeports à l’antenne.

Finalement, ce sera un débat sémantique plus que politique que vont péniblement mettre en scène les chaînes et presses bourgeoises pour se dépatouiller de l’absurdité de la position que l’État leur impose de défendre ; à savoir que tout cela n’a rien de politique. « Il n’est pas sûr que le tueur qui a voulu assassiner ces personnes (…) l’ait fait spécifiquement pour les Kurdes » a déclaré Darmanin ; « Rien ne permet à ce stade d’accréditer une quelconque affiliation de cet homme à un mouvement idéologique extrémiste », a pour sa part indiqué la procureure de Paris ; etc. Comment peut-on avancer de telles absurdité ? En ignorant dans quelle mesure exactement il leur est possible de duper les masses. La bourgeoisie est hors sol !

Il y a dix ans déjà, les services secrets de l’État fasciste turc ont fait exécuter Fidan Doğan, Sakine Cansız et Leyla Söylemez, membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013. Cette attaque à la fin de l’année 2022 se passe un mois seulement après l’attentat de Taksim (6 mort et 81 blessés) au cours duquel une femme somalienne supposée se faire passer pour syrienne a été dirigée par les services d’Erdogan eux-mêmes pour justifier ses attaques génocidaires contre les positions civiles kurdes ; il serait naïf de douter de la paternité de l’attentat terroriste du 23 décembre à Paris. D’autant que nos sources proches de la communauté militante kurde nous ont confirmé qu’à l’heure de l’opération terroriste William M., une réunion féministe était prévue et aurait du réunir plusieurs dizaines de militantes et militants ; elle a été retardée par la grève des transports. L’opération était finement organisée, préméditée, et proprement politique.

L’internationalisme prolétarien est et sera la réponse des masses vis-à-vis des attaques mondiales du fascisme bourgeois ; nous adressons nos condoléances affligées et notre ferme solidarité au peuple kurde et à sa communauté militante en France.

SEHID NAMIRIN !

Vive la lutte armée contre l’État fasciste turc !

Vive l’internationalisme prolétarien !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *