L’État Français entre en récession – les prolétaires vont en payer le prix

Les chiffres ont été publiés : pour le premier trimestre 2020, l’économie française a reculé de 6%. Les médias bourgeois nous parlent ici d’une baisse conjoncturelle : une baisse temporaire qui pourrait être résorbée lors des mois suivants. Or, il semble plutôt que la conjoncture ne fasse que renforcer une crise structurelle : une crise qui provient de la structure même du système. En effet, l’État français a connu un recul de 0,1% de son PIB au quatrième trimestre de 2019, soit, déjà, une baisse de la production, sans confinement. Les indicateurs étaient déjà tous au rouge : chute du prix du pétrole due à la guerre commerciale entre russes, saoudiens et américains, morosité des secteurs de l’automobile et du bâtiment, baisse de la consommation…

Même si la production repart bientôt, même si ce n’est que « conjoncturel », comme le prétendent certains, la production ne peut pas s’arrêter sans problème puis repartir comme si de rien n’était. Des entreprises ne produisent plus rien, ne créent plus aucune valeur. Elles ne peuvent plus vendre sur le marché. L’État, certes, s’engage à en sauver la majorité de la faillite, mais même dans ce cas, l’argent crée, la dette produite, s’appuie sur la production réelle. Il y a plus d’argent qui circule, mais moins de biens produits. C’est l’inflation. Une partie des entreprises vont faire faillite. Des travailleurs vont perdre en pouvoir d’achat, donc moins consommer. Bref, on voit mal le système éviter une crise majeure. D’autant que l’appareil productif risque d’être très violemment désorganisé dans les pays pauvres, soumis à l’impérialisme.

Une crise, ce n’est pas qu’une perte monétaire fictive pour les actionnaires et les patrons : c’est aussi une tentative de rétablir le profit sur le dos des prolétaires. Une crise, ce sont des licenciements, des baisses de salaire, des coupes budgétaires, la hausse des prix… Une crise, c’est la promesse que les classes populaires vont payer pour sauver le système. Mais, comme l’a remarqué Rachida Dati, la conscience de classe progresse : « ce sont les Gilets Jaunes qui font tourner le pays ». Accepteront ils de payer ?

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