L’État met des bâtons dans les roues aux bénévoles qui produisent des visières anti Covid-19 !

MISE À JOUR : La production bénévole de visières de protection n’est en fait pas illégales, mais les visières doivent désormais respecter des normes précises pour être homologuées « visières anti Covid », normes que les bénévoles ne sont pas en mesure de respecter. Cela semble être un moyen d’empêcher les bénévoles de concurrencer les entreprises qui produisent ces visières, et cela ne change rien au fond de l’article.

Dans le département des Deux-Sèvres, des bénévoles ont pris l’initiative de produire des visières de protection anti Covid-19. Le but ? Les distribuer gratuitement à des personnes particulièrement exposées (travailleurs de la santé notamment). Suite à une décision gouvernementale, ces bénévoles ont été contraints de stopper ces actions de solidarité.

Produire et distribuer gratuitement des visières de protection revient, selon la direction générale du travail (DGT), à faire de la concurrence déloyale aux entreprises qui les produisent pour les vendre. Cela est par conséquent illégal. C’est donc pour ne pas être poursuivi en justice qu’Alexandre Henic, un habitant du village de Pompaire, dans les Deux-Sèvres, a été contraint de stopper sa production bénévole de visières de protection.

Alors qu’il y a quelques mois, au début du confinement, le Président bourgeois Emmanuel Macron nous disait hypocritement que certaines choses devaient être placées en dehors des lois du marché, cette décision du gouvernement nous prouve une fois de plus que dans un État capitaliste, les lois du marché s’appliquent absolument partout. En interdisant la production bénévole de visières de protection, c’est ainsi la solidarité populaire que le gouvernement interdit. Mais face à cela, les révolutionnaires ne doivent pas se laisser faire, ils doivent continuer à faire vivre cette solidarité populaire et combattre la répression étatique qui s’abat sur eux. C’est ce que font les Jeunes Révolutionnaires à Aubervilliers, Caen, Rennes, Nantes, Lyon et ailleurs.

Cela est totalement logique : le capitalisme repose sur l’accumulation du capital, il faut produire toujours plus, vendre toujours plus pour accumuler toujours plus de profits. Alors si des marchandises sont produites bénévolement et distribuées gratuitement dans le cadre d’actions de solidarité populaire, cela va totalement à l’encontre de la logique capitaliste qui marchandise absolument tout. Autrement dit, lorsqu’un nouveau marché émerge du fait de circonstances particulières (en l’occurrence la crise du Covid-19), toutes les nouvelles marchandises à produire pour répondre à ces circonstances sont produites par des entreprises qui cherchent à maximiser les profits, à profiter de la crise pour s’ouvrir de nouveaux marchés.

Sous le système capitaliste, une marchandise a ainsi deux valeurs : une valeur d’usage (c’est à dire à quoi elle sert) et une valeur d’échange (c’est à dire, grossièrement, le prix de la marchandise). La valeur d’usage n’est qu’un prétexte à la valeur d’échange. Les entreprises produisent des marchandises pour les vendre, pour tirer du profit, et non pas parce qu’elles ont une utilité quelconque. Leur utilité n’est qu’un moyen de trouver des acheteurs. Les bénévoles des Deux-Sèvres, en produisant les marchandises uniquement pour leur valeur d’usage, sont allés à l’encontre de cette logique. C’est donc tout naturellement qu’ils ont été recadrés par l’État capitaliste dont la vocation première est de protéger les intérêts de la bourgeoisie.

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