Kanaky : vers la conciliation avec l’État colonial français ?

Kanaky : vers la conciliation avec l’État colonial français ?

Cela fait plus d’un an que le dernier référendum d’autodétermination a été voté par la population de Kanaky. Cet archipel est connu en métropole sous son nom colonial “Nouvelle-Calédonie”. Les résultats du référendum étaient marquants : 96 % de “non” à l’indépendance, et plus de 53 % d’abstention. Ces chiffres sont dus à l’appel au boycott du FLNKS[1]. Et même si le gouvernement clame que « la Nouvelle-Calédonie restera donc française », depuis novembre 2022, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, tâche d’arrondir les angles avec la Kanaky. Le but des discussions en cours n’est pas de permettre aux Kanaks de s’autodéterminer, mais bien de servir les intérêts de la France. Le Pacifique constitue en effet 60 % de la zone économique maritime française.

Et le FLNKS semble se prêter au jeu de ces discussions. Lors de son congrès les 25 et 26 février dernier, ils ont annoncé par le biais d’un porte-parole vouloir « un esprit de dialogue et de construction » avec le gouvernement français. Même s’ils réclament toujours une pleine souveraineté et veulent un bloc indépendantiste, le fait que le congrès se centre uniquement sur les discussions avec le ministre de l’intérieur est assez révélateur. Les mouvements, partis et syndicats présents abandonnent clairement les perspectives révolutionnaires pour l’indépendance du peuple kanak. L’unité historique qu’ils ont réussi à obtenir est mise en place uniquement pour se plier aux cadres proposés par le gouvernement colonial.

La venue de Darmanin est pour le coup passée assez inaperçue : le peuple kanak a d’autres préoccupations que des discussions sans débouchés avec les institutions françaises. En effet, depuis des mois, la Kanaky subit de plein fouet la crise économique et des réformes qui vont encore plus appauvrir les masses. La stratégie de conciliation que les politiques, les syndicats et associations adoptent depuis des années est un réel échec pour les masses kanak. La lutte pour l’indépendance ne peut pas se faire main dans la main avec l’État français, mais par le peuple !


[1] Front de libération nationale kanak et socialiste.

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